30 août 2023
Pour mieux composer avec le manque de temps qui nuit parfois au développement d’un réseau professionnel, on embrasse le réseautage intelligent, qui valorise l’efficacité de nos démarches. On découvre l’approche de Mme Lucie Pellerin, de la firme TALINKO : des mesures éprouvées pour maximiser les retombées de son réseautage.
Les questions liées à la visibilité dont on souhaite jouir pour faire avancer sa carrière n’ont plus de secrets pour Lucie Pellerin, fondatrice d’un cabinet de recrutement exécutif. Sa firme, TALINKO, offre des services en recrutement de cadres supérieurs pour les entreprises, services qui incluent aussi de l’accompagnement en gestion de carrière pour les candidats.
Lucie Pellerin
Membre de l’Ordre des comptables professionnels agréés du Québec, Lucie Pellerin est à la tête de son cabinet de recrutement exécutif depuis 2016. Elle partage ses expériences au sein de plusieurs organismes, dont l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ).
En réfléchissant à l’arc d’une carrière en entreprise et au développement du réseau professionnel, elle arrive à un constat simple.
« Parfois, on nous tend une perche, mais on ne la prend pas. Parce qu’on est débordé dans notre travail ou parce qu’on a une inquiétude de performance, on refuse des propositions intéressantes. Au niveau de la visibilité et du réseautage, les opportunités sont là, mais on a parfois de la difficulté à les considérer. »
Comme Mme Pellerin comprend la réalité d’une personne qui occupe ou occupera bientôt un poste dans les sphères décisionnelles d'une entreprise, elle déploie une philosophie de réseautage ciblé, qui vise à faire mieux avec moins.
Pour décrire cette approche proactive et efficace, elle parle de réseautage intelligent. On explore sa vision inspirante à travers ses bonnes pratiques et ses découvertes sur le développement d’un réseau.
Les conditions gagnantes du réseautage
Une réflexion sur la construction d’un réseau fort inclura évidemment tous les concepts de base pour cultiver un état d’esprit propice au réseautage : s’enlever de la pression, créer une habitude de réseautage, y trouver son plaisir, etc.
Mme Pellerin aime aussi aborder la question du réseautage avec des mesures précises, qui impliquent des actions à accomplir. Elle suggère de se mettre en mouvement dès le début de sa carrière, en utilisant les ressources qui s’offrent à nous.
L’entourage immédiat, un point d’ancrage
Un des grands piliers de notre réseau, ce sont les collègues que l’on côtoie en entreprise. Nous avons des liens privilégiés avec des gens qui ont probablement une pratique active de réseautage. Entamer une discussion avec nos collègues sur leurs activités nous permet d’ouvrir nos horizons professionnels.
On découvre alors les divers événements offerts hors du contexte de travail. Une offre qui vient avec un défi personnel, lié à la gestion du temps.
« Le plus difficile dans la gestion de temps, c’est choisir ce qu’on ne fera pas! »
Cependant, si l’on arrive à bien cerner ce qui n’est pas possible pour nous, il sera plus facile de trouver des solutions. Une personne qui ne peut pas se libérer le soir pourra concentrer son attention sur les activités qui se donnent en matinée ou sur l’heure du midi.
Mme Pellerin nous décrit une approche ingénieuse pour mieux gérer son temps qu’elle a mise en pratique à plusieurs reprises dans sa carrière.
Quand formation rime avec réseautage
« J’avais de la formation continue à faire avec l’Ordre des CPA. Je m’organisais pour aller à des activités qui amenaient une forme de réseautage, grâce au déjeuner ou au dîner inclus avec l’événement... Ça me permettait d’avoir la formation et de faire la rencontre de nouvelles personnes. »
Une façon de faire « d’une pierre deux coups » qui se répand, puisque plusieurs organisations, comme l’Association des femmes en finance du Québec, intègrent à leurs activités et formations des espaces pour favoriser le réseautage avant et après la partie informative.
Une combinaison productive qui change aussi l’objectif de notre participation à un événement : on va d’abord chercher de l’information pour enrichir notre pratique. Ce sont les discussions autour de la thématique de l’événement qui créeront le fameux déclic avec une nouvelle personne.
Lorsque l’accent est mis au bon endroit (les connaissances que l’on va acquérir), il devient plus facile de tirer parti de ces événements.
Quatre bonnes pratiques du réseautage
Voici quelques conseils proposés par Mme Pellerin pour augmenter l’efficacité et les retombées de son réseautage.
Une approche personnelle qui viendra compléter de belle façon les diverses initiatives pour mieux développer son réseau que nous couvrirons dans les futurs articles de l’AFFQ.
- Proposer une activité à l’un de nos contacts
Une conférence est prévue à notre horaire? Celle-ci pourrait-elle intéresser l’un de nos contacts qu’on souhaite rencontrer ou revoir?
On propose à la personne de se joindre à nous et de participer à l’événement. Une façon simple de favoriser une rencontre en présentiel en suggérant un événement qui peut faire grandir l’autre personne.
Et l’idée peut être poussée encore plus loin…
- Prendre part à une activité en groupe
Plusieurs personnes de notre réseau pourraient être intéressées par cette conférence?
Mme Pellerin propose l’événement à plusieurs personnes : « C’est comme si je créais un petit événement à l’intérieur d’un événement déjà organisé. »
Une astuce qui permet à tous les membres du groupe de se retrouver et d’échanger. On pourrait même organiser un bilan à la suite de cet événement.
« Je me souviens d’avoir rencontré des gens dans une activité de l’AFFQ. Les discussions étaient si intéressantes qu’à la fin de l’événement, on avait décidé de planifier un déjeuner ou un 5 à 7 pour pouvoir poursuivre nos échanges sur la thématique abordée ce jour-là. »
- Faire un suivi personnalisé auprès des contacts rencontrés
Après l’événement, on souhaite évidemment garder contact sur LinkedIn en ajoutant un message personnalisé à notre demande de connexion. Pour Mme Pellerin, la règle d’or est de faire une mention claire de l’événement où la rencontre a eu lieu.
« On peut ajouter un petit élément de notre discussion. Quand les gens retournent sur leur profil, ils ont un contexte, ils se souviendront de la rencontre. »
Et comme on est déjà sur LinkedIn, à quelques clics de notre profil personnel, c’est le moment parfait pour honorer notre quatrième bonne pratique.
- Promouvoir ses activités de réseautage
« Si vous ne parlez pas de ce que vous faites, naturellement, votre portée va se limiter aux gens que vous avez côtoyés lors de l’activité de réseautage. »
Partager une publication sur sa participation à une activité de réseautage peut aussi vouloir dire résumer ses apprentissages lors de l’événement. On arrive alors à offrir une « valeur ajoutée » à notre réseau tout en augmentant l’impact de notre réseautage.
Il faut capitaliser sur l’activité à laquelle on participe. Ça peut vouloir dire diffuser ses apprentissages, envoyer un complément d’information à un contact de son réseau, aller voir des comités internes de notre entreprise pour partager ses découvertes… L’idée, c’est d’utiliser ce qu’on a fait dans l’événement et de décupler ses retombées.
Mme Pellerin utilise aussi des messages privés spontanés pour rester en contact avec son réseau, en avisant par exemple un contact d’un livre qui pourrait l’intéresser.
Des gestes qui demandent peu de temps, mais qui aident à cimenter une relation professionnelle.
Un piège à éviter, une astuce pour mieux foncer
Parler des bonnes pratiques du réseautage mène tôt ou tard aux « mauvaises » pratiques, celles dont il faut être conscient, que l’on doit garder à l’œil.
Ici, l’éléphant dans la pièce semble être le manque d’écoute et le je-me-moi, qui peuvent évidemment ternir l’image qu’on se fera de nous.
Mme Pellerin mentionne un autre élément, moins choquant, mais qui plombera tout de même la pratique d’une personne qui veut développer son réseau : aller dans des activités, mais rester en retrait. À ces personnes intimidées par le réseautage et les nouvelles rencontres, elle suggère d’y aller accompagnées, histoire de se donner un peu de courage.
« C’est parfois plus facile d’entrer dans de nouveaux cercles à deux. On ne va pas rester ensemble tout l’événement, mais ça peut faciliter les choses, on se sent un peu plus fort! »
Décupler son réseautage
Notre réseautage devient donc intelligent lorsqu’on arrive à progresser dans notre réseau en réalisant des économies de temps, mais aussi lorsqu’on arrive à étendre la portée de nos activités.
Cela s’exprime dans un premier temps par de petits gestes (cette proposition d’activité, ce mot personnalisé, ce partage de ressources spontané…) mais, aussi, dans un deuxième temps, par l’implication.
« Si on peut le faire, après être allé dans les activités et conférences d’une association par exemple, on s’implique sur un comité. La visibilité au sein de l’association nous aidera peut-être à rejoindre son conseil d’administration lorsqu’il y aura une ouverture. On y rencontrera des personnalités inspirantes, on progressera dans son réseautage… Mais il faut s’impliquer. »
Cette implication sera naturellement diffusée, partagée. Elle nous permettra d’offrir une réelle valeur aux jeunes recrues de notre sphère professionnelle qui nous suivront, intégreront notre réseau…
Il se crée alors un cercle vertueux qui avive notre visibilité.
***
Réseauter efficacement et intelligemment est à la portée de tous, si l’on se donne la peine d’en faire un peu plus, d’aller un peu plus loin.
Une soif d’apprendre, une générosité à partager ses expériences qui sont à la source d’un réseautage fructueux.
– Équipe rédactionnelle de l’AFFQ
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