en-avant-2

Réussir sa carrière, une pratique à la fois

20 janvier 2021

Gérer sa carrière de façon intentionnelle, c’est le mandat que nous nous sommes donné dans la série que conclut cet article.
Intentionnelle, car plutôt que de la gérer en fonction d’éléments exogènes – emplois disponibles, pression de notre entourage, progression « naturelle » d’une carrière – nous avons choisi de l’aborder en nous appuyant sur trois leviers :

– Une connaissance de soi à toute épreuve;

– L’état d’esprit et la capacité d’apprentissage (mindset) ;

et l’objet de notre exploration d’aujourd’hui,

– Des pratiques ciblées et itératives.

Si la connaissance de soi est la clef de voûte de l’approche proposée dans cette série, les pratiques constituent, quant à elles, une source intarissable de croissance et de développement. Dans cet article, nous allons explorer des pratiques liées au renforcement de la confiance en soi et au développement d’un coffre à outils pour vous soutenir dans votre gestion de carrière.

LA CONFIANCE EST UN MUSCLE, TRAVAILLEZ-LE!

Lors d’ateliers, je pose souvent la question suivante aux participantes : « quel est l’obstacle le plus important auquel vous faites face dans votre carrière ? » La réponse la plus fréquemment donnée est la confiance : « Si seulement j’avais plus confiance en moi », disent-elles.a

Pourtant, la confiance en soi n’est pas une finalité que l’on atteint. C’est plutôt, comme le décrit Brooke Castillo , « un ressenti » ou encore, une émotion. Ainsi, comme la joie, l’enthousiasme, l’excitation, on peut apprendre à générer le sentiment de confiance. Ici, je vous propose trois pratiques faciles à mettre en œuvre qui auront un effet profond sur votre sentiment de confiance.

1. Surveillez vos mots.

Vous connaissez l’expression « le cerveau est toujours à l’écoute ». Imaginez un cerveau qui entend régulièrement les phrases suivantes :
–    « Que je suis stupide ! »,
–    « Je ne saurai jamais faire ça »,
–    « Je ne suis pas le genre de personne qui… »

Je vous donnerai l’exemple d’une de mes clientes. Assez tôt au début de notre travail ensemble, elle m’a fait part de la difficulté qu’elle éprouvait à l’occasion d’interactions avec certains types de personnalités. « Je me sens incompétente », me répétait-elle, malgré la position senior qu’elle occupait.

Au fur et à mesure de nos rencontres, j’ai noté qu’elle disait souvent : « Que je suis stupide ! », lorsqu’elle me décrivait ses choix ou actions. À la suite de cette observation, je lui ai proposé de faire attention aux mots qu’elle utilisait dans son dialogue interne.

En effet, un cerveau habitué à un tel discours n’offrira aucune résistance face à des comportements ou des mots dénigrants venant d’autrui.

La pratique : bannissez à haute voix et intérieurement tout propos dénigrant envers vous-même.
Posez-vous la question : « Est-ce que j’utiliserais ce mot ou ce ton pour parler à quelqu’un que j’aime ? »

2. Établissez votre présence

Lors d’une rencontre, une directrice avait été invitée pour présenter les résultats d’une évaluation qu’elle avait menée. Plusieurs gestionnaires de niveau exécutif assistaient à cette rencontre, ce qui constituait pour elle l’occasion rêvée d’être remarquée pour l’excellence de son travail.
Après avoir été présentée, elle prit la parole et demanda en hésitant : « hum, comment préférez-vous que je vous présente ces résultats ? Voulez-vous que je passe les diapos une par une ou voulez-vous que je vous fasse un résumé ? » Aucun des participants n’a offert de réponse ou de préférence. Après plusieurs minutes d’hésitation, la personne la plus senior lui a proposé une option au hasard.
La présentation, pourtant très bonne, ne put mitiger l’impact de son manque de prise en charge et de présence dans les premières minutes de la rencontre.

Dans leur ouvrage How Women Rise, Marshall Goldsmith et Sally Helgesen font état d’une forme particulière de pouvoir : le pouvoir de l’autorité personnelle.

Vous connaissez l’expression « le cerveau est toujours à l’écoute ». Imaginez un cerveau qui entend régulièrement les phrases suivantes :
–    « Que je suis stupide ! »,
–    « Je ne saurai jamais faire ça »,
–    « Je ne suis pas le genre de personne qui… »

Je vous donnerai l’exemple d’une de mes clientes. Assez tôt au début de notre travail ensemble, elle m’a fait part de la difficulté qu’elle éprouvait à l’occasion d’interactions avec certains types de personnalités. « Je me sens incompétente », me répétait-elle, malgré la position senior qu’elle occupait.
Au fur et à mesure de nos rencontres, j’ai noté qu’elle disait souvent : « Que je suis stupide ! », lorsqu’elle me décrivait ses choix ou actions. À la suite de cette observation, je lui ai proposé de faire attention aux mots qu’elle utilisait dans son dialogue interne.
En effet, un cerveau habitué à un tel discours n’offrira aucune résistance face à des comportements ou des mots dénigrants venant d’autrui.

La pratique : bannissez à haute voix et intérieurement tout propos dénigrant envers vous-même.
Posez-vous la question : « Est-ce que j’utiliserais ce mot ou ce ton pour parler à quelqu’un que j’aime ? »

2. Établissez votre présence

Lors d’une rencontre, une directrice avait été invitée pour présenter les résultats d’une évaluation qu’elle avait menée. Plusieurs gestionnaires de niveau exécutif assistaient à cette rencontre, ce qui constituait pour elle l’occasion rêvée d’être remarquée pour l’excellence de son travail.
Après avoir été présentée, elle prit la parole et demanda en hésitant : « hum, comment préférez-vous que je vous présente ces résultats ? Voulez-vous que je passe les diapos une par une ou voulez-vous que je vous fasse un résumé ? » Aucun des participants n’a offert de réponse ou de préférence. Après plusieurs minutes d’hésitation, la personne la plus senior lui a proposé une option au hasard.
La présentation, pourtant très bonne, ne put mitiger l’impact de son manque de prise en charge et de présence dans les premières minutes de la rencontre.

Dans leur ouvrage How Women Rise, Marshall Goldsmith et Sally Helgesen font état d’une forme particulière de pouvoir : le pouvoir de l’autorité personnelle.

« (…) L’expertise et les relations peuvent aider à établir une autorité personnelle, mais il y a toujours un autre élément : une forte présence, une mentalité distinctive, une façon de parler (…) qui inspire la loyauté et la confiance ».

La pratique : en rencontre, ne comptez pas seulement sur la valeur du contenu de votre travail et de vos idées. Gérez votre présence et prenez la place qui vous est due.

3. Dites la vérité

Le syndrome de l’imposteur se nourrit de la peur que nous avons de ne pas être à la hauteur des attentes, et surtout que cela soit découvert et étalé au grand jour.
Pour nous protéger, nous évitons de dire « Je ne sais pas », « Je ne pense pas avoir compris ».

Ce choix de ne pas dire la vérité a un impact significatif sur notre capacité à générer un sentiment de confiance. En effet, lorsque nous ne demandons pas de clarification, non seulement nous ne comprenons pas le sujet, mais nous nous plaçons dans une position où nos interlocuteurs, ne sachant pas que nous ne maîtrisons pas le sujet, auront des attentes de résultats envers nous.

La pratique : Prenez la parole et, lorsque vous ne comprenez pas, dites-le. Je vous garantis que, dans l’équipe, il y en aura plus d’un qui appréciera !

EQUIPEZ VOUS AVANT D’EN AVOIR BESOIN

Votre sentiment de confiance sera également renforcé par votre capacité à vous outiller.
Une ou plusieurs communautés, une liste d’accomplissements et une marque personnelle forte devraient faire partie intégrante de votre coffre à outils professionnel.

1. Un réseau, mais surtout une communauté

Dans la sphère professionnelle, le discours associé au développement d’un réseau est souvent transactionnel : « il faut un bon réseau pour réussir sa carrière », « la plupart des emplois se trouvent par le biais d’un réseau ». Bien que tout cela soit vrai, un réseau ne fournira pas le même type de soutien et d’appartenance qu’une communauté.

J’appartiens à de nombreuses communautés féminines, certaines que j’ai créées, d’autres que j’ai intégrées par intérêt ou affinité. Elles permettent le partage d’expériences et le développement de liens; elles servent de tremplin et de mécanisme de soutien; elles normalisent et affirment certains vécus permettant, en groupe, le dépassement de soi.

La pratique : dans son merveilleux ouvrage Feminist Fight Club, la journaliste Jessica Bennett dit les mots suivants (à répéter comme un mantra) :

« This is not a solo task. We need other women by our side. So let’s start by linking arms ».

2. Les faits d’abord

Un exercice extrêmement puissant et pourtant incroyablement difficile est celui de faire une liste de vos accomplissements professionnels. Cette difficulté peut s’illustrer par cette gestinnaire qui, malgré une carrière brillante de plus de 30 ans, m’a proposé une liste de 5 réalisations. Si peu pour célébrer toutes ces années d’efforts !
Cette liste est critique à votre gestion de carrière et devrait faire l’objet d’une mise à jour mensuelle.

La pratique : faites de la documentation de ces accomplissements un exercice ludique. Créez un document Word avec une table des matières. Donnez un titre et une date à chacun de vos accomplissements afin qu’ils apparaissent dans cette table. Un bénéfice collatéral de cette pratique sera de vous simplifier la mise à jour de votre CV et la pratique d’entrevue.

3. Moi inc.

En tant que femme d’affaires en 2021, vous savez que d’avoir une marque personnelle forte et reconnaissable n’est plus un luxe. Mais qu’est-ce qu’une marque personnelle ?
Quoiqu’il soit difficile d’en aborder toutes les complexités dans les quelques lignes qu’il nous reste, il est important de savoir que votre marque personnelle n’est pas votre réputation. Ce n’est pas non plus ce que les gens disent quand vous n’êtes pas dans la pièce ni votre présence sur Google et dans les médias sociaux.

Votre marque personnelle, c’est votre histoire et comment vous choisissez de la raconter. Grâce à votre marque, les gens apprennent à vous connaître, de façon authentique et donc facile. Votre marque personnelle se situe à l’intersection de vos forces, de votre ton et personnalité et des plateformes qui vous sont disponibles.

Une marque personnelle forte requiert courage et alignement, non pas pour la définir, mais bien pour la laisser vivre et se déployer au vu et au su de tous, sans peur du jugement.

La pratique : trouvez une plateforme qui vous convienne pour commencer à vous présenter et vous raconter avec aisance.

CONCLUSION

Je vous passe maintenant le flambeau. Il n’en tient qu’à votre imagination et votre curiosité pour identifier, apprendre ou même inventer des pratiques qui vont soutenir votre développement professionnel.

À l’avenir, dans vos explorations professionnelles, souvenez-vous de cette combinaison puissante : la découverte de soi, le maintien d’un état d’esprit d’apprentissage, et le développement continu de pratiques visant à soutenir votre croissance.

1.Brooke Castillo, coach de vie. Animatrice de “The Life Coach School Podcast” et fondatrice de The Life Coach School.
2.« Confidence is a feeling »
3.Traduction libre : “(…) rooted in the confidence you inspire in others. (…) expertise and connections can help establish personal authority, but there’s always another element: a strong presence, a distinctive cast of mind, a way of speaking (…) that inspires loyalty and trust”.
4.Ce n’est pas une tâche à accomplir seule. Il nous faut d’autres femmes à nos côtés.Tenons nous par les bras pour commencer
5.Bien que les médias sociaux soient utiles, il existe de nombreuses autres avenues pour déployer sa marque : des activités au bureau, un balado, du bénévolat.

Bibigi Haile

Bibigi Haile 
Chroniqueuse AFFQ

Fondatrice
Speakeasy.work
Career management and personal branding coach

Speakeasy.work  | Linkedin

Cet article a été réalisé grâce au partenariat avec le Secrétariat à la condition féminine dans le cadre de la Stratégie gouvernementale pour l’égalité entre les femmes et les hommes vers 2021.

40 - CTA - Newsletter

Abonnez-vous à notre infolettre